Malgré la baisse des taux, il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de renégocier son crédit immobilier, car les frais sont loin d'être négligeables et pas toujours amortissables.
La tendance est à la renégociation

Avec la baisse des taux de crédit immobilier, les Français sont devenus les rois du rachat de prêt par une autre banque. En 2015, la renégociation a atteint des sommets, allant jusqu'à représenter un dossier sur deux au mois d’août, d'après les chiffres de la Banque de France.

Même si cette tendance a légèrement fléchi en 2016, nombreux sont les emprunteurs qui souhaitent réduire le montant de leurs remboursements mensuels ou la durée de leur emprunt en s'appuyant sur la baisse des taux. « Presque un dossier sur trois en avril » chez Crédit Logement, d'après son DG Jean-Marc Vilon. Le plus souvent il s'agit de renégociation d'emprunt ayant déjà été racheté une fois.
Attention aux frais

Mais certains emprunteurs en sont déjà à leur deuxième, voire troisième rachat, dans le but, à chaque fois, de réduire leurs mensualités de remboursement. Un jeu qui n'en vaut pas toujours la chandelle, car pour que l'opération soit rentable, il faut amortir les frais de la renégociation. Entre les indemnités de remboursement anticipé (comptez 6 mois d'intérêts, sans que cela puisse excéder 3 % du capital restant dû), les frais de dossier d'au moins 1000 € et les frais de cautionnement qui peuvent représenter 2 % du montant emprunté, un gain de 10 € ou 15 € – sur les mensualités – ne permettra l'amortissement du coût de l'opération qu'au bout d'un certain temps.

Conclusion, avant de jouer les apprentis financiers, il est fortement conseillé de se faire un nouveau tableau d'amortissement, intégrant tous les frais, et de le comparer à l'ancien. C'est le moyen le plus sûr de voir si c'est vraiment rentable de renégocier son prêt immobilier, mais cela ne tient pas compte du temps que vous allez y passer. Une équation à méditer avant de se lancer.